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Des grains de beauté

         J’aime trop, j’aimais trop, j’aime toujours trop. Je ne comprends pas moi-même ce sentiment. Il est nerveux, sanguin, nuageux, d’une couleur forte, d’une respiration haletante. Il est global, il donne du sens, il me transporte. Si je pense à ma sœur comme si j’étais encore enfant, je ne vois qu’elle. Elle me rassemble, me cerne. L’amour prend tous les mots. C’est un moment unique dont la seconde est longue. Je ne veux que vivre cet instant.

 

        Mon incompréhension du monde vise sans cesse cet absolu que je ne veux pas négocier. J’aime, j’aime… Cela me suffit. J’aime trop, j’aime trop… Cela est le but. Je deviens dérangé, incapable, absent, dès que le « trop » ne résonne plus. Ce « trop » détermine la qualité de ce que je vis. Il peut se trouver partout, cela n’a pas d’importance. Il suffit de rester en alerte et observer si une situation, peu importe laquelle, belle ou mauvaise, bruyante ou silencieuse, calme ou agitée, seule ou en présence d’un autre, en communion ou en désunion, peut se révéler fournisseuse d’absolus. Je peux aimer de manière déraisonnable une discussion « trop consensuelle », un sexe « trop » doux ou « trop normal », un film « trop lent » ou « trop » rapide. Il faut consacrer tous les temps de sa vie à entreprendre des actions qui nous permettront de retrouver ce « trop », marqué au fer rouge, et qui nous fera vivre plus fort, qui nous fera aimer « trop », qui nous fera devenir « trop ».

Transgression

Monstres

Amour

Tabous

Désirs

Soeur

Grand-père

Famille

     Ce roman est une histoire de famille.

    À six ans, Pal découvre la sexualité à travers l’amour et le désir pour sa grande sœur, âgée de quatorze ans. Après avoir commis une série d’actes bouleversants — dont il en devine la gravité sans la connaître précisément, et qu’il vit avec honte et culpabilité — ses parents ne savent plus comment gérer la situation et font tout pour l’éloigner de sa sœur.

     Sa monstruosité, dans le même temps, libère celle de son entourage qui, avec lui, s’autorise à montrer leur part d’ombre. Pal devient alors le témoin, la victime, et parfois le complice des actes peu glorieux de ses parents et sa sœur.

     La seule personne chez qui il trouve refuge, c’est auprès de son grand-père. Celui-ci lui apprend à écrire, lui sourit, l’aime, bien qu’il cache aussi un côté sombre, dont Pal, directement touché, a bien du mal à révéler.

     La mort de son grand-père à l’adolescence l’aidera peut-être, enfin, à raconter la vérité sur cet homme qu’il a profondément aimé.

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